Marie leur dit : - Vous n'avez devant vous qu'un enfant muet, que la maison nue et dépouillée de sa mère ; aucune trace de royauté n'y apparaît : comment pourrait être Roi l'habitant d'un tel séjour ? Les mages répondirent : - Oui, nous le voyons dans son silence et dans son repos; il est pauvre, comme vous l'avez dit, mais il est Roi. N'avons-nous pas vu les astres du ciel s'ébranler à son commandement, afin d'annoncer sa naissance ? - Il n'y a ici qu'un petit enfant : vous le voyez; il n'y a ici ni trône ni diadème royal ; qu'apercevez-vous donc qui vous engage à l'honorer de vos trésors comme un Roi ? - S'il est un petit enfant, c'est qu'il l'a voulu ; il aime la mansuétude et l'humilité, jusqu'au jour où il se manifestera; mais il viendra un temps où les diadèmes s'abaisseront devant lui pour l'adorer. - Mon fils n'a ni armées, ni légions, ni cohortes ; le voilà couché dans la pauvreté de sa mère : comment pouvez-vous l'appeler Roi ? - Les armées de votre fils sont en haut ; elles parcourent le ciel, et illuminent tout de leurs feux. Un seul de ses soldats est venu nous appeler, et toute notre contrée en a été dans la stupeur.