Comme vous étiez, ô Très Sainte Mère, le vaisseau le plus grand, le plus capable, le plus digne du monde, vous fûtes aussi plus que nul autre remplie de l'amertume et du breuvage d'angoisse que votre Bien-Aimé avalait en ce lieu de tourment : ah ! que m'apprend cela, sinon à recevoir les tribulations comme une chose partagée avec l'Epoux ? O Mère très pure, vous nous appelez en disant : Hé, venez, mes filles, que vos cœurs soient des vaisseaux tout vides et mon Fils y versera la rosée dont son chef est couvert, et les gouttes de la nuit de sa Passion dont sa tête est emperlée se convertiront en perles de consolation. Ma très douce Mère, hé, faites-moi donc la grâce que désormais je reçoive toutes les petites occasions d'humiliation, de souffrance et d'abjection comme des petites gouttelettes distillées de cette chevelure précieuse.