Voici donc un élément intégral de la foi fixé par l'autorité des conciles oeucuméniques, un élément de cette foi auquel vous adhérez aussi bien que moi : la Sainte vierge est Théotokos, Deipara ou Mère de Dieu ; et ce terme, utilisé de cette manière, ne contient ni adjonction rhétorique, ni trace de sentimentalité. Il ne comporte qu'un sens pesé, grave, dogmatique, qui correspond rigoureusement à ce qui est dit. Il veut exprimer que Dieu est son Fils, aussi véritablement que chacun de nous est le fils de sa propre mère. S'il en est ainsi, que pourra-t-on dire à la louange d'une créature, qu'on ne puisse dire d'elle ? Qu'est-ce qui pourra être dit de trop, tant que les attributs du Créateur ne s'en trouvent pas compromis ? Lui, sans aucun doute, aurait pu créer un être plus parfait, plus admirable qu'elle ; il aurait pu doter cet être, ainsi créé, d'un plus riche apanage de grâce, de puissance, de bénédiction. Sous un rapport, toutefois, elle dépasse tout être, même ceux qui pourraient être éventuellement créés : elle est la Mère de son Créateur.