La Sainte Vierge, reine de France, n'a rien de ces souverains constitutionnels qui règnent et ne gouvernent pas. Elle prend ses fonctions au sérieux et ne se laisse pas confiner dans un rôle décoratif. Pas de coin de France, au XIXe siècle où ne flotte un bout de son voile bleu. Catherine Labouré, Théodore et Alphonse Ratisbonne ne sont pas les seules âmes à qui personnellement elle ait souri son nom irrésistible. Dans la grande cohue des âmes éperdues et épaissies, des passions déchaînées, des esprits et des volontés obscurcis, elle est intervenue aux moments stratégiques, et puisque l'Écriture nous dit qu'elle est une armée, elle s'est rangée en bataille. La première fois, c'était à la Salette. Nous, les hommes (et pour savoir ce que c'est que les hommes, on n'a qu'à se souvenir de la journée d'hier et du journal de ce matin) on a vu cette mère qui n'en peut plus de chagrin et qui pleure. Ce n'est pas la faute du Bon Dieu que ce soit si terrible de se conduire comme s'Il n'existait pas ou s'Il était notre ennemi, et ça a de telles conséquences ! Est-ce que ça ne vaut pas la peine pour une mère de rompre, disons, toutes les convenances naturelles, toutes les habitudes et lois de notre habitat physique, pour avertir ces absurdes enfants qui ne savent ce qu'ils font, le mal qu'ils font et le danger qu'ils courent ? Entre le mal et eux, il y a maintenant non seulement les commandements du catéchisme, mais cette mère dont les larmes lui tombent jusqu'aux genoux.