La Vierge avait, dès le début, donné à Dieu tous les battements de son coeur. Elle avait dès l'instant même de l'Incarnation, renoncé sans réserve à la propriété de son amour maternel. Les brisements toujours plus douloureux qui lui sont demandés n'ont pas pour fin de la purifier des imperfections de son amour : il n'y a pas eu ombre d'imperfection en elle. Ils ont pour seule fin de l'associer à la souffrance rédemptrice de son Fils. La souffrance de Jésus n'était pas destinée à le purifier lui-même, elle était rédemptrice pour le monde. Les souffrances de la Vierge immaculée, à la ressemblance des souffrances de son Fils, n'étaient pas non plus purificatrices pour elle-même. Mais la Vierge pouvait les unir aux souffrances que Jésus supportait pour le salut des hommes. En ce sens elles étaient corédemptrices.