Marie est debout au pied de la croix. Elle ne défaille point. Elle n'est point soutenue par les saintes femmes. C'est elle, au contraire, qui soutient alors toute l'Eglise par l'élan de son amour, fort comme la mort. Elle écoute debout les Sept Paroles qui tombent du haut de la croix dans la désolation de son coeur. Stabat Mater Dolorosa. Il semble bien qu'elle a maintenant tout donné, et qu'elle n'a plus rien qu'on puisse lui ravir. Pourtant son Fils va lui demander une séparation plus douloureuse encore. Il ne veut pas qu'elle attende, pour n'avoir plus de Fils, le moment où il va mourir. Pendant qu'il vit encore, il va briser une dernière fois l'amour sensible, pourtant si pur et si discret, qu'il sent monter vers lui du pied de la croix. Il veut mourir pauvre et sans mère. Il faut qu'elle accepte dès maintenant de reporter sur un autre sa tendresse maternelle : « Jésus donc, voyant sa Mère, et, tout près, le disciple qu'il préférait, dit à sa mère : Femme, voici ton fils » (Jean 19, 26).