Le sacrifice de la Vierge ne sera jamais de renoncer au péché, il sera toujours de renoncer à des choses saintes pour d'autres choses plus saintes. Il faudra donc que soit ici froissée une tendresse sensible qui était sainte, pour que les hommes sachent ce qu'ils ont à faire des tendresses sensibles qui ne sont pas saintes. Il faudra que soit meurtri dans la Vierge ce qui est sans péché et que soit brisé dans son coeur le juste désir de consoler sensiblement son Fils, pour qu'elle puisse ressembler parfaitement à ce Fils et souffrir elle-même à l'image de celui qui devra souffrir et mourir sans être consolé. Alors elle fera, comme son Fils lui-même la fera, mais mieux que personne jamais ne la fera après elle, « la volonté de Dieu » ; elle sera pour son Fils, mieux que personne jamais ne le sera après elle, un « frère », une « soeur », une « Mère » ; elle entrera, mieux que personne jamais n'y entrera après elle, dans le Royaume de Dieu, dans le Royaume des parentés spirituelles. Elle en sera la reine incomparable.