Je pose que Joseph et Marie étaient tous les deux jeunes et pleinement conscients, habitant le présent avec une entière disponibilité et sans connaître l'extraordinaire avenir. J'imagine un Joseph jeune et fort, sylvestre, vivace comme ce berger libanais qui est décrit dans le Cantique. Pourquoi n'aurait-il pas aimé ? Obtenu le retour de l'amour ? (...) Il avait sans doute le sentiment d'une affinité de cette jeune fille avec lui et celui d'une immense supériorité d'elle sur lui. L'amour de l'homme se modèle sur celui de la femme, qui est la silencieuse éducatrice de l'élan viril. Marie virginisa Joseph, comme elle devait virginiser tant de jeunes hommes par son sourire, et cette race sacerdotale qui lui doit de maintenir en ce monde avec aisance le mystère de la virginité virile.