Dans une autre direction, on pense que la mère de Marie mourut peu après la naissance de sa fille. L'oncle de celle-ci, Zacharie, la prit en charge, sans aucune contestation ni recours aux sorts. La petite enfant vécut chez son oncle. Quand elle devint grande, elle fut admise à « servir » au Temple. C'est là qu'elle bénéficia des prodiges qui provoquèrent l'admiration de Zacharie. Le recours au sort n'eut lieu que plus tard, à la suite d'une disette durant laquelle Zacharie, trop âgé, n'avait plus la force de vaincre les difficultés matérielles et d'assurer le nécessaire à Marie. Il fallut que quelqu'un se chargeât d'elle. Le sort désigna un charpentier du nom de Jourayj. Un texte ancien déclare que ce Jourayj était un moine (râhib) en même temps que charpentier, vielle indication qui insinue la pureté des mœurs du nouveau tuteur de Marie et que personne, semble-t-il n'a retenue. Jourayj exerçait son métier et subvenait aux besoins de Marie ; il apportait ce qu'il pouvait trouver en ces temps difficiles ; mais le peu qu'il apportait était miraculeusement augmenté et amélioré au grand étonnement de Zacharie. Ce prodige des aliments célestes, cette « provende », que le Coran enregistre clairement et que, par conséquent, toute la tradition musulmane proclame avec ferveur, consistait soit en « fruits du paradis » soit dans le fait que chez Marie, son oncle trouvait des fruits de l'été en hiver et vice-versa, soit enfin, comme il a été dit, en la multiplication et l'amélioration de la maigre nourriture que le tuteur de Marie lui apportait durant le temps de disette. On ne sait d'ailleurs pas de façon absolument certaine si ce prodige eut lieu lorsque Marie était en bas-âge ou bien seulement lorsqu'elle grandit. Pour la plupart des exégètes cependant, c'est la deuxième opinion qui semble l'emporter ; puisque c'est la réponse de Marie à la question de Zacharie « cela vient du Seigneur ; Il pourvoit qui il veut sans compter » qui aurait avivé la foi de Zacharie et ranimé en lui l'espoir d'avoir un fils miraculeux ; on admet généralement que Jean-Baptiste avait trois mois de plus que le Christ.