Pour Marie, le sens que les penseurs musulmans donnent à son privilège se ressent du « minimisme » musulman relativement à la vie de la grâce. ... Tous considèrent que Marie a été préservée de toute souillure. Al-Alousi résume l'enseignement courant ; en voici la substance. Dieu a purifié Marie soit des souillures communes aux femmes (périodes, suite de l'enfantement) ; soit de l'incrédulité en lui donnant une foi inébranlable et de l'indocilité en lui accordant une vertu inaltérable d'obéissance ; soit enfin des défauts de l'âme et du caractère. Le mieux, conclut Al-Alousi, est de prendre le mot de purification dans son sens le plus vaste et d'admettre que Dieu a donné à Marie le privilège d'être pure de toutes les souillures au sens propre et au sens figuré, celles du coeur et celles du corps ; de la sorte, elle était prête pour « le débordement en elle de l'esprit » Le minimisme du surnaturel est compensé par un déploiement de merveilleux, sous une forme assez concrète, fantasque et candide à la fois. Ainsi, pour Marie, une sorte d'écran s'est trouvé, par la volonté expresse de Dieu, interposé entre elle et Satan, au moment où elle naquit.