Réjouis-toi, Adam, notre Père, Et toi, Eve, notre mère, exulte encore davantage ! Une de vos filles - et quelle fille !- va être pour vous un sujet de consolation, Pour toi surtout qui as été la cause du malheur, et dont la honte a rejailli sur toutes les femmes. Voici le temps venu où cette honte va être effacée ; L'homme ne pourra plus dire de sa femme, en s'excusant maladroitement lui-même, et en l'accusant cruellement, elle : « la femme que tu m'as donnée m'a donné du fruit de l'arbre et je en ai mangé ». Allons, Eve ! Cours à Marie, Mère, cours à ta fille ! La fille prendra la défense de sa mère, fera disparaître sa honte, et apaisera son père ; Car c'est un fait : Si l'homme est tombé par la femme, Ce n'est que par la femme qu'il pourra être relevé. O Adam, ne dis plus désormais : « la femme, que tu m'as donnée, m'a offert à manger le fruit défendu. » Dis plutôt : « La femme, que tu m'as donnée, m'a nourri d'un fruit béni. »