Le jour de la Pentecôte étant venu et le Saint-Esprit étant descendu sur l'assemblée en forme de langues de feu,, Marie le reçut, non pas par mesure comme le reçurent les apôtres et les disciples, mais en plénitude (...) Avec cette plénitude universelle de tous ses dons, l'Esprit-Saint répandit dans l'âme de Marie des dispositions et des sentiments semblables à ceux de Jésus-Christ ressuscité. Comme dans l'arbre et dans le fruit attaché à l'arbre, il n'y a qu'une vie continue, qui est répandue dans les deux; de même il n'y eut jamais dans la Mère et dans le Fils qu'une même vie intérieure, qu'un même esprit, qui répandait dans l'un et dans l'autre les mêmes lumières et les mêmes sentiments. Au temps de l'Incarnation, l'Esprit de Dieu, pour préparer Marie à recevoir ce fruit de sainteté, était survenu en elle et lui avait communiqué des sentiments semblables à ceux qu'il devait opérer dans le Verbe fait chair, dont elle allait devenir la Mère, c'est-à-dire des sentiments de petitesse, d'amour de l'obscurité et de l'anéantissement. Elle avait reçu alors le Saint-Esprit; mais un esprit qui la cachait aux yeux de tout le monde. Dans cette première naissance, Jésus-Christ venait pour être caché, et, pour cela, cet esprit fut donné en secret à Marie. Mais dans sa seconde naissance, où il doit être manifesté comme Fils de Dieu, le Saint-Esprit est donné, à Marie publiquement. Dans sa première descente en terre, il venait dans l'infirmité pour être jugé et condamné par le monde, et Marie, qui devait lui être semblable, reçut un esprit qui la portait à la soumission, au mépris, à la confusion. Maintenant qu'elle reçoit l'esprit de Jésus-Christ, non plus mortel, mais glorieux, de Jésus-Christ roi, juge et souverain pontife de tout le monde, elle reçoit un esprit de puissance et de force, un esprit de conseil et de sagesse.