Au 13 siècle, traitant du Coeur de Marie, la première somme mariale fera l'éloge de ce « Livre vivant dans le quel la vie de notre Seigneur Jésus Christ est écrite avec le doigt de Dieu, qui est le Saint Esprit ». Saint Augustin n'avait pas hésité à lire dans le coeur transpercé de Jésus le symbole des Écritures ; l'auteur médiéval sera non moins fondé à voir dans celui de sa Mère « une bibliothèque vivante, qui contient en soi tout ce qu'il y a de rare et de grand dans les livres du Vieux et du Nouveau Testament ». Ce coeur virginal, pourra conclure saint Jean Eudes, quatre siècles plus tard, est comme « un évangile éternel », du fait qu'il fut « le dépositaire des principaux mystères que le sauveur a opérés en la terre ». Chez Marie, la première, le lieu du coeur apparaît ainsi, en toute clarté, comme ce qu'il est appelé à être en chacun de nous : le lieu de l'expérience du grand mystère de l'Amour Rédempteur.