Dieu se sert de Marie pour purifier l'enfant de la souillure originelle, et il le remplit de toute grâce intérieure et extérieure. Il verse en lui, par Marie, la lumière de la foi en Jésus-Christ; car saint Jean voit son Sauveur, et il tressaille dans les entrailles de sa mère, comme le saint patriarche Abraham l'avait vu, et s'était réjoui en le voyant. Par Marie, qu'il remplit de sa puissance, Dieu communique encore à saint Jean l'esprit et la grâce nécessaires à sa mission d'apôtre destiné à faire connaître Jésus-Christ au monde. Aussi l'un des motifs pour lesquels l'Église fait, dans la Nativité de ce saint, une plus grande solennité que dans sa mort, c'est cette plénitude de grâces qu'il reçut. A l'égard du reste des saints, par exemple de saint Pierre, de saint Paul, on fait leur principale fête au jour de leur mort, ces saints ayant employé tout le cours de leur vie, et travaillé jusqu'à la dernière heure pour acquérir le comble de leur grâce; au lieu que saint Jean, le jour de la Visitation, en a reçu tout d'un coup une mesure excessive.