Légèrement postérieurs mais indépendants de l'expérience de Berthe Petit, les évènements de Fatima vont lier la dévotion populaire envers le Coeur de la Vierge à la réparation des péchés. Moins connue que l'apparition du mois suivant - célèbre en raison de la délivrance des trois fameux secrets - celle du 13 juin 1917 comporte une vision du Coeur douloureux de Marie. Comme l'a noté sobrement soeur Lucie dans ses Mémoires : « Devant la paume de la main droite de la Vierge se trouvait un coeur entouré d'éoines qui semblaient y être enfoncées. Nous avons compris que c'était le Coeur Immaculé de Marie, outragé par les péchés de l'humanité, qui demandait réparation. » On saisit immédiatement en quoi le message belge et le message portugais se complétaient. A Berthe, il était rappelé pourquoi le Coeur douloureux de Marie a droit à notre reconnaissance, tandis que l'attention des petits bergers était attirée sur la source même de cette douleur : c'est l'extrême pureté du Coeur de Marie qui fait que, plus qu'aucune autre créature, elle a souffert de notre péché. La jeune Lucie a vu seulement le symbole de ce coeur douloureux, mais elle nous dit que la signification n'en a pas échappé à leurs coeurs enfantins : c'est parce que ce coeur était immaculé qu'il était douloureux.