A la date prescrite, le 8 juillet (c'était un mardi), Auguste se rendit à sa vigne à quatre heures et demie du matin et se mit au travail. Plusieurs centaines de personnes, du village et des environs, vinrent aussi sur les lieux, dans l'attente de l'apparition promise. Vers sept heures et demie, tout à coup, déposera un témoin, Auguste laisse échapper sa pioche (...). Auguste fera la déposition suivante : « Tout à coup, à deux mètres devant moi, j'aperçus de nouveau la même personne de la première apparition. A peine l'eus-je vu que, rapide comme l'éclair, elle fut sur la croix, (moi) me trouvant devant elle à la même distance de deux mètres. (...) » Si les témoins, bien sûr, n'ont rien vu de l'apparition, en revanche ils ont constaté ce déplacement prodigieux, inexplicable. L'un d'eux fera la déposition suivante : « Il est emporté avec une rapidité effrayante vers la croix... directement en ligne droite, à travers les souches et les ceps qui étaient alors dans toute leur vigueur, enlacés les uns dans les autres. » Auguste dira : « La Sainte Vierge avait les mêmes traits et la même expression que la première fois ; ses vêtements étaient de même forme, mais de couleur d'or, et paraissaient encadrés dans une atmosphère lumineuse de quelques centimètres de large. Sa figure était pleine de clarté. Les mains, croisées sur la poitrine et sous le voile, étaient entourées d'un chapelet toujours de couleur d'or. » Aux dires des témoins, Auguste sembla plongé dans une contemplation pendant une dizaine de minutes. Puis la Vierge délivra un ultime message : « Il ne faut pas travailler le dimanche. Heureux celui qui croira, malheureux celui qui ne croira pas. Il faut aller à Notre-Dame-de-Gignac en procession. Vous serez heureux avec toute la famille. » Puis, raconta Auguste, « elle fit glisser le chapelet sur la main gauche et de la droite elle donna la bénédiction à la foule comme font les prêtres à la fin de la messe en disant : "Que l'on chante des cantiques". Et elle disparut de la même manière que la première fois. » Les fruits spirituels furent patents : le village de Saint-Bauzille et, au-delà, la région retrouvaient une ferveur chrétienne, des conversions nombreuses étaient signalées. Aussi l'évêque autorisat-il, en 1879, la construction d'une chapelle. Il vint lui-même célébrer la messe dans le nouveau sanctuaire où la Vierge est invoquée sous le vocable « Notre-Dame du dimamche ».