Au moment où la Vierge salua Elisabeth, Jean fut rempli du Saint-Esprit dans le sein de sa mère, et sa mère en fut également remplie. Elle n'en fut pas remplie avant son fils; mais le fils, en étant rempli d'abord, en remplit sa mère, non pas en produisant par lui-même quelque effet en son âme, mais en méritant que le Saint-Esprit fit paraître en elle quelque marque de sa présence ; car la grâce de cet Esprit divin brillait plus abondante en lui, et il éprouva le premier ses faveurs; et de même qu'Elisabeth vit Marie la première, ainsi son fils sentit le premier l'arrivée du Seigneur. C'est pourquoi il tressaillit d'allégresse, et sa mère prophétisa. Voyez quelle vertu il y a dans les paroles de Marie, puisqu'à leur accent l'Esprit-Saint se communique : elle était si abondamment remplie de ce divin Esprit, qu'elle méritait d'en remplir aussi les autres.