Nous notifions à tous les fidèles présents et à venir que notre vénérable Frère, l'Évêque de Constance, nous a fait savoir en présence de notre très cher fils l'empereur Othon, d'Adélaïde, son épouse chérie et de plusieurs autres princes qu'il était allé, l'an de Notre-Seigneur Jésus-Christ 948, en un lieu de son diocèse appelé cellule ou ermitage de saint Meinrad, où il avait été invité à consacrer le 14 septembre, jour de l'Exaltation de la Sainte-Croix, une chapelle en l'honneur de la Mère incomparable de Dieu, toujours Vierge, mais que s'étant selon sa coutume levé pour prier, il avait entendu, ainsi que quelques religieux du monastère, un chant très suave qu'il avait reconnu provenir d'un choeur d'anges qui, entourant la dite chapelle, exécutaient les mélodies et procédaient aux cérémonies prescrites pour la dédicace des églises. Le matin, tout étant préparé, l'assistance se rendit à l'église. L'Évêque n'arrivant pas, on se permit d'aller l'avertir. Il raconta alors la vision qu'il avait eue la nuit précédente. Sur les instances de la foule qui avait peine à croire à ce prodige, le Pontife se résigna à commencer les cérémonies de la consécration. A ce moment, on entendit distinctement et par trois fois ces paroles : Frater cessa, divinitus consecrata est. « Frères, arrêtez, la chapelle a été consacrée par Dieu lui-même.» Les assistants émerveillés et convaincus dès ce moment de l'authenticité de la vision dont le Pontife avait été favorisé et du fait de la dédicace miraculeuse passèrent le reste de la journée en ferventes actions de grâce.