Agnès Sasagawa Katsuko, née en 1931, était malade depuis sa petite enfance. A l'age de dix-neuf ans, elle avait été opérée d'une appendicite, mais lors de l'anesthésie, une injection abusive provoqua la paralysie. Cette erreur nécessita une dizaine d'autres interventions durant une hospitalisation de seize ans. Une infirmière catholique (Mme W.) lui fait connaître alors le Christ. La conversion d'Agnès s'accomplit dans la paix, en dialogue avec un moine bouddhiste, respectueux de sa conscience. En 1956, son état empire : elle est dans le coma. Les soeurs de Nagasaki envoient de l'eau de Lourdes à la clinique de Myôkô. A peine l'eau est-elle entrée dans la bouche d'Agnès qu'elle reprend connaissance : ses membres figés retrouvent leur mobilité. Alors agée de vingt-cinq ans, elle travaille de tout son coeur comme catéchiste à l'église de Myôkô-Kogen. Mais, le 16 mars 1973, à l'occasion d'un coup de téléphone, elle s'aperçoit qu'elle a perdu complètement l'ouïe. Les médecins attribuent cela à une paralysie des nerfs auditifs. Cette infirmité met fin à ses taches de catéchiste. Sa famille désire la reprendre, mais elle souhaite entrer chez les Servantes de l'Eucharistie à Yuzawada - soeurs contemplatives dont la communauté avait été fondée par Mgr Jean Shojiro Itô, évêque de Niigata. Le 12 juin 1973, soeur Agnès est seule à garder le couvent. Vers huit heures et demie du matin, elle s'apprête à ouvrir le tabernacle pour l'adoration eucharistique et soudain elle est éblouie par une lumière d'un autre monde. Elle se prosterne puis s'interroge ; elle reçoit cette lumière comme un don intime de Dieu qui touche profondément son coeur, mais elle se demande raisonnablement : « Ne serais-je pas victime d'une hallucination ? »