Vraiment, Ô bienheureuse Mère, ton âme, un glaive l'a transpercée ! Et d'ailleurs ce n'est qu'en la traversant qu'il pénètre dans la chair de ton Fils. De fait, quand il eut rendu l'esprit, ce Jésus, ton Jésus - il appartient à tous mais à toi spécialement - ce n'est certes pas son âme à lui qu'atteignit la lance cruelle qui (sans pitié pour ce mort auquel elle ne pouvait plus nuire) ouvrit son côté, mais c'est ton âme à toi qu'elle transperça : son âme à Lui, alors elle n'était plus dans son corps, mais la tienne, certes, n'en pouvait plus être arrachée, au point que, avec raison, nous te proclamons plus que martyre, puisqu'en toi la souffrance corporelle fut surpassée par la douleur de ta compassion.