Les rares propos de la Dame renvoient Benoîte à son quotidien. Elle l'invite à respecter ses maîtres. Elle la soumet aussi à de petites épreuves. C'est ainsi qu'elle lui demande un jour de lui céder un mouton, ou mieux encore, sa chèvre. La paysanne réagit avec véhémence : « Belle Dame ! Pour le mouton, je le compterai sur mes gages, pour la chèvre non ! Elle me fait besoin, me porte pour passer la rivière quand elle est grosse ; vous ne l'aurez pas pour trente écus ! » La Dame la lui demande plusieurs fois, mais devant son refus constant, elle lui dit qu'elle ne lui demandera plus puisque cela la fâche. Il faut du temps pour accepter de se dépouiller, faire confiance, entrer de plain-pied dans la charité ! Mais la parole dite ne manquera pas de faire son oeuvre dans le coeur généreux de Benoîte. Elle portera son fruit en son temps.