Au nombre des grandes manifestations religieuses par lesquelles, pendant la guerre de Trente-Ans, le peuple lorrain tenta de fléchir le courroux du Ciel, qui semblait s'appesantir sur lui, l'une des plus imposantes fut le pèlerinage de la ville de Nancy à Benoîte-Vaux, en 1642. Voici ce qu'y dit le chapelain, aux pèlerins, de toutes catégories sociales, venus faire pénitence et implorer Notre Dame : "Et quoi ! messieurs, comment se peut-il faire que nous disions adieu et que nous quittions Celle que nous avons promis de ne jamais abandonner. Malheur à celui qui y songera ! faisons de deux choses l'une : ou laissons nos cœurs et nos résolutions entre les mains de la Mère de miséricorde, pour nous laisser gouverner par elle et lui abandonner le succès de nos demandes ; ou plutôt logeons-la dans nos cœurs et sur nos mains, pour ne rien faire ni penser qui ne soit marqué de son approbation".