Certains esprits superficiels ont été choqués par les terribles menaces contenues dans le discours de Notre-Dame de La Salette. Nous ne pouvons pas croire à un Dieu si cruel ai-je en tendu dire. C'est oublier que les menaces divines ne sont que des promesses retournées. Dieu n'est cruel que dans la mesure où les hommes, en fermant leur coeur à sa grâce, l'empêchent d'être bon. « Je ne peux plus retenir le bras de mon fils. » Le premier refus vient de nous. Cette main de Dieu qui nous frappe, c'est la main toute miséricordieuse, pleine de dons, préparés pour nous de toute éternité, et que nous contraignons, par notre indifférence, à se refermer sur ses présents. Dieu n'a pas même à nous punir positivement, il suffit qu'il se détourne de nous pour qu'abandonnés à la pesanteur du péché nous roulions fatalement au fond de l'abime. Le spectacle du monde moderne, dont l'orgueil a repoussé Dieu, témoigne de cette vérité avec une féroce évidence. Le message de la Vierge pourrait être résumé dans ces simples mots : si vous ne cherchez pas le Ciel, vous perdrez la terre.