La Salutation angélique est si sublime, si relevée, que le bienheureux Alain de la Roche a cru qu'aucune créature ne peut la comprendre et qu'il n'y a que Jésus-Christ, né de la Vierge Marie, qui puisse l'expliquer. Elle tire principalement son excellence de la très sainte Vierge à qui elle fut adressée, de la fin de l'Incarnation du Verbe pour laquelle elle fut apportée du ciel, et de l'archange Gabriel qui la prononça le premier. La Salutation angélique résume dans l'abrégé le plus concis toute la théologie chrétienne sur la sainte Vierge. On y trouve une louange et une invocation. La louange renferme tout ce qui fait la véritable grandeur de Marie; l'invocation renferme tout ce que nous devons lui demander, et ce que nous pouvons attendre de sa bonté pour nous. La très sainte Trinité en a révélé la première partie; sainte Élisabeth, éclairée du Saint-Esprit, y a ajouté la seconde; et l'Église, dans le premier concile d'Ephèse, tenu l'an 430, y a mis la conclusion, après avoir condamné l'erreur de Nestorius et défini que la sainte Vierge est véritablement Mère de Dieu. Le concile ordonna qu'on invoquerait la sainte Vierge sous cette glorieuse qualité par ces paroles: « Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. »