Je dis ceci : à supposer, par extraordinaire, qu'un homme souillés par le péché soit admis dans le royaume des cieux, il ne pourrait y être heureux ; si bien qu'il serait cruel de lui permettre d'y entrer. Il errerait le front pensif, triste et solitaire à travers les cours célestes, cherchant mais ne trouvant personne de semblable à lui ; il verrait, au contraire, partout, les marques de la sainteté de Dieu ; et ces marques le feraient frissonner d'épouvante. Il se sentirait toujours sous Sa présence et sous Son regard. Il voudrait tourner ses pensées dans d'autres directions, comme il le fait maintenant lorsque sa conscience lui adresse des reproches, mais il ne le pourrait plus. Il se rendrait compte que l'oeil éternel de Dieu, qui ne se ferme jamais, est sans cesse posé sur lui ; et cet oeil de sainteté, qui est la félicité et la vie des créatures saintes, lui semblerait un oeil de colère et de châtiment. Dieu ne peut pas changer sa nature. Saint Il l'est à jamais. Et c'est parce qu'il est saint qu'aucune âme pécheresse ne peut être heureuse dans les cieux.