Si on la dit « remplie de grâce » avant que l'Esprit Saint ne vienne sur elle et que le Verbe de Dieu ne s'incarne en elle que dira-t-on après ! De quelle surabondance ne jouira-t-elle pas ! Déjà saint Bernard (+ 1153) le faisait remarquer : « L'ange la salue pleine de grâce ; ce n'est pas tout, il affirme que l'Esprit Saint doit venir aussi en surabondance sur elle. Pourquoi cela pensez-vous, sinon pour la combler de nouveau ? Pourquoi ? Sinon pour que Marie, déjà remplie pour elle par l'Esprit, devienne pour nous archi-pleine et débordante par une survenue de ce même Esprit ». Dans le même sens M. Olier (+ 1656) écrira : « Jésus, mon Dieu, si l'âme de votre bienheureuse Mère est si sainte, si pleine et si inondée de grâces avant votre demeure en elle, que sera-ce après cette visite surabondante du saint Esprit ? Que sera-ce encore après la descente de votre Esprit sur elle dans la compagnie de vos apôtres ? O grand Jésus ! Quelle capacité vous avez donnée à cette âme pour recevoir ces fleuves et ces torrents de grâces ? N'est-ce pas une mer, un océan, un abîme ? »