L'Ange attend votre réponse. Il est temps qu'il retourne vers Dieu qui l'a envoyé. Nous attendons, nous aussi, ô notre Souveraine, la parole de miséricorde, nous les misérables, sur qui pèse une sentence de condamnation. Voici qu'on vous offre le prix de notre salut : acceptez et nous serons délivrés. Nous sommes tous l'oeuvre du Verbe éternel de Dieu et voici que nous devons mourir, mais dites un mot et nous sommes rappelés à la vie. C'est la supplication que vous adresse, ô Vierge pleine de pitié, le triste Adam, exilé du ciel avec sa malheureuse postérité, c'est la supplication d'Abraham, la supplication de David. C'est la prière constante de tous les autres saints patriarches, vos pères, qui eux aussi habitent la région couverte des ombres de la mort. C'est l'attente de l'univers entier, prosterné à vos genoux. De la réponse qui tombera de vos lèvres dépend en effet la consolation des malheureux, le rachat des captifs, la libération des condamnés, le salut de tous les fils d'Adam, de toute votre race. Ô Vierge, hâtez-vous de donner cette réponse ... Ô notre souveraine, dites la parole qu'attendent la terre, l'enfer et les cieux ! Le Roi et le Seigneur de toutes choses attend lui-même, avec autant d'ardeur qu'il a désiré votre beauté, votre consentement, qu'il a mis comme condition au salut du monde.