Au temps de la chute de l'Empire romain, un jeune et vaillant romain, Coriolan, irrité contre son ingrate patrie, avait abandonné son service et porté son courage et son épée chez les Volsques, ennemis de Rome. Devenu leur chef, il marche contre Rome à la tête d'une puissante armée. A cette nouvelle, la consternation se répand dans toute la ville ; on court aux temples, on invoque le secours du ciel, rien n'arrête l'intrépide capitaine qui met le siège devant la ville. On lui envoie une députation des plus illustres sénateurs pour implorer la paix, il reste inflexible. On fait sortir en grande pompe les prêtres et les pontifes revêtus de leurs ornements sacrés et portant dans leur mains les statues des dieux de la patrie, dans l'espoir que son courroux se calmera à la vue de ce qu'il y a de plus respectable chez tous les peuples ; mais il reste inexorable. Il a juré de se venger, il saura tenir parole. Dans cette extrémité, on ne voit plus d'autre ressource que de lui députer Véturie, sa mère, accompagnée de quelques dames romaines. A peine Coriolan l'a-t-il aperçue qu'il vient au devant d'elle pour l'embrasser. Mais sa mère le repousse en lui disant : « Avant de recevoir tes embrassements, apprends-moi si c'est un fils reconnaissant ou ingrat que j'embrasserai. Suis-je ta mère ou suis-je ta captive ?... O mon fils, la délivrance de nos maux est la seule grâce que je te demande, me la refuseras-tu ? ». A ces paroles, ce superbe Romain est attendri, des larmes coulent de ses yeux, il se jette au cou de sa mère en lui disant : « O ma mère, vous m'avez vaincu et Rome est sauvée ! » C'est ainsi que Marie plaide notre cause auprès de son Fils : à sa prière, Jésus pardonne toujours ...