Quelques personnes s'écrièrent: "Père, père, ici il y a un boiteux !" Quand je vis que le boiteux marchait vers l'autel, un froid me saisit. Le Seigneur l'avait guéri. Mes bras se tordirent et les béquilles tombèrent; tout mon corps s'engourdit, je me mis à pleurer et je dis : "Seigneur, pardonne-moi, plus jamais je ne me moquerai de ces choses." Je m'assis par terre pour pleurer, les béquilles à côté de moi. Ce que je ne savais pas, c'est que le Seigneur m'avait aussi guéri. Au même moment, le Seigneur inspira au père Tardif une parole de science et il dit: "II y a ici un homme qui prend de la drogue, qui vit en mauvaise intelligence avec sa famille. II a eu une enfance bien triste. II est en révolte. II a vécu une vie de pêché sous l'influence de la drogue et d'autres vices; mais le Seigneur est en train de le toucher maintenant et de le guérir." Je me souviens que je ressentis une sorte d'engourdissement de tout le corps comme quand on avale un morceau de glace et que celui-ci descend dans la gorge. Je savais que c'était moi. Sur le moment, je ne me suis pas fait connaître. Mais le lendemain, je suis retourné à la Maison de l'Annonciation et j'ai continué à prier. Je m'entretins avec le Père. Je lui racontai tous mes problèmes. Je ne m'arrêtais pas de prier. Mon père et tous les gens du quartier se rendirent compte du changement qui s'était opéré dans ma vie. Le Seigneur est si inattendu: Lorsqu'Il veut transformer une communauté, Il choisit le pire, Il le convertit et tous sont saisis par l'amour de Dieu. Je ne buvais plus. De tout coeur, je pardonnai à mon père, je lui dis que je l'aimais, je l'embrassai. Lui aussi me pardonna. Je demandai pardon à toutes les personnes que j'avais offensées par ma mauvaise conduite, à mes frères, à l'homme aussi qui vit avec ma mère. Maintenant, nous vivons heureux dans la paix du Christ.