Les élèves du collège de Valbenoîte avaient élevé, au milieu de la cour, sur un piédestal, une statue de la Sainte Vierge. La statue était un simple moulage de plâtre et le piedestal était formé de quelques pierres reposant sur un tertre gazonné d'un mètre de hauteur. Or, le 10 juillet 1849, dans un violent orage, une trombe d'eau s'abattit sur les montagnes du Pilat. Le Furens, qui y prend naissance et qui traverse Valbenoîte et Saint Etienne, devint, en quelques instants, un torrent, emportant tout sur son passage. Le mur du jardin du collège s'écroula presque tout entier, emporté par les eaux qui se précipitèrent dans la cour. Là, elles ravinèrent le sol, déracinant une charmille, transportant à 35 mètres des caisses de laurier rose pesant 200 kg, ainsi qu'une pierre de jambage d'une porte pesant 850 kg. Tout fut dévasté et la maison inondée jusqu'à une hauteur de 2 mètres. On devine l'épouvante des habitants réfugiés dans les étages. Aussi, bien que l'eau eut commencé à baisser vers le soir, on n'alla pas se coucher. Vers minuit seulement, les eaux s'étaient retirées. Un des grands élèves, une bougie à la main, explorant la cour ravinée, arriva devant la statue. « La sainte Vierge est debout » cria-t-il à ses compagnons, qui étaient sur le balcon. Tous se mirent à crier « Bravo ! Vive Marie ! ». Les jours suivants, de tous les environs, des foules vinrent constater le prodige et prier devant la statue. On en compta vingt et un mille le dimanche 15 juillet 1849. Les Pères et les élèves firent voeu de célébrer chaque année l'anniversaire et de députer chaque soir un Père et trois élèves pour réciter le Salve Regina devant la statue. Le collège a été depuis transféré à Saint Chamond, mais le voeu continue à s'observer devant la même statue, elle aussi transférée.