L'Ecriture affirme nettement par Saint Paul que le Christ est, « issu de la lignée de David selon la chair (sarx) » (Rm 1,3). D'ailleurs, quand l'Ange dit à Marie que « le Seigneur donnera à son fils « le trône de David son père » (Lc 1,32), Marie ne sursaute pas, alors qu'elle « ne connaît pas d'homme ». Cela correspond également au Psaume : "Le Seigneur l'a juré à David : C'est le fruit sorti de tes entrailles que je mettrai sur le trône fait pour toi » (Ps 132,11) ou aux prophéties de Samuel à David, rappelées par Etienne : « C'est quelqu'un issu de ton sang que je mettrai sur ton trône » (1 Sa 18,2 ; Ac 13,23). Selon Saint Jean, Saint Luc ou Saint Paul, le Christ vient « de la semence (sperma) de David » (Jn 7,42, Ac 13,23, 2 Tim 2,8, Hb 7,14). Il est « le rejeton de la race de David » selon l'Apocalypse (Ap 5,5 ou 22,16). La Tradition penche du même côté depuis les origines. Marie a toujours été vue comme le rameau de la souche de Jessé, père de David, qui donne la fleur messianique (Is 11,1-10). Les évangiles apocryphes et notamment le vénérable Protévangile de Jacques, affirment clairement que Marie est de la maison de David. Les Pères depuis saint Ignace et saint Justin tiennent ce fait pour acquis (Saint Ignace Ephésiens 18,2 ; Saint Justin Dialogue avec Tryphon 43-45 ; pour un résumé de la tradition patristique cf. Saint Thomas : ST IIIa q. 31 a 2-3). « Puisque le même évangéliste nous dit que l'époux de Marie était Joseph, que la mère du Christ était vierge, et que le Christ est de la descendance de David, que reste-t-il à croire, sinon que Marie n'était pas étrangère à la parenté de David ? » (Saint Augustin). Il semble donc assez clair que Marie était fille de David. Par ailleurs, n'était-elle pas aussi descendante d'Aaron puisqu'elle avait pour parente Elisabeth, « descendante d'Aaron » (Lc 1,5) ? Saint Grégoire de Naziance ou Saint Ephrem (?373) n'hésitaient pas à l'affirmer : « Les paroles de l'ange à Marie : "Élisabeth, ta parente", présente Marie comme étant de la maison de Lévi » (Commentaire du Diatessaron n°25 de Saint Ephrem). A la lumière de ces textes, une autre question se pose : pourquoi Matthieu et Luc se privent-ils de mentionner clairement Marie fille de David ? N'auraient-ils pas eu intérêt, pour souligner la messianité de Jésus et la conception virginale, de mettre tout naturellement en relief la filiation davidique de la Vierge ?