Merveille qui dépasse toutes les merveilles : une femme est placée plus haut que les Séraphins, parce que Dieu est apparu abaissé un peu au-dessous des anges (Ps 8,6) ! Que Salomon le très sage se taise, et qu'il ne dise plus : Rien de nouveau sous le soleil (Qo 1,9). Vierge pleine de la grâce divine, temple saint de Dieu, que le Salomon selon l'esprit, le Prince de la paix, a construit et habite, l'or et les pierres inanimées ne t'embellissent pas, mais, mieux que l'or, l'Esprit fait ta splendeur. Pour pierreries, tu as la perle toute précieuse, le Christ, la braise de la divinité. Supplie-le de toucher nos lèvres, afin que, purifiés, nous le chantions avec le Père et l'Esprit, en nous écriant : Saint, Saint, Saint le Seigneur Sabaoth, la nature unique de la divinité en trois Personnes. Saint est Dieu, le Père, qui a bien voulu qu'en toi et par toi s'accomplît le mystère qu'il avait prédéterminé avant les siècles. Saint est le Fort, le Fils de Dieu, et Dieu le Monogène, qui aujourd'hui te fait naître, première-née d'une mère stérile, afin qu'étant lui-même Fils unique du Père et Premier-né de toute créature (1 Co 1,15), il naisse de toi, Fils unique d'une Vierge-Mère, Premier-né d'une multitude de frères (Ro 8,29), semblable à nous et participant par toi à notre chair et à notre sang. Cependant il ne t'a pas fait naître d'un frère seul, ou d'une mère seule, afin qu'au seul Monogène fût réservé, en perfection le privilège de fils unique : il est en effet Fils unique, lui seul d'un père seul, et seul d'une mère seule. Saint est l'immortel, l'Esprit de toute sainteté, qui par la rosée de sa divinité t'a gardée indemne du feu divin : car c'est là ce que signifiait par avance le buisson de Moïse.