Magdalena Kade est née en 1835 de parents tisserands, parlant allemand. L'année de ses dix neufs ans, elle tombe malade, et à partir de février 1865, son état est désespéré : des abcès purulents coulent de sa poitrine avec puanteur. Et voici le récit qu'elle fit de ce qui advint le samedi 13 janvier 1866, dernier jour de l'octave de l'Epiphanie, à quatre heures du matin : « Véronique a voulu me soulager en m'arrangeant les cheveux. Je lui ai demandé de m'asperger d'eau bénite et que nous priions ensemble. Nous terminâmes par le Souvenez-vous : Véronique tout haut, moi en silence. Je lui ai dit : "Notre Seigneur ne m'infligera pas plus que je ne peux supporter. C'est au comble de la détresse que le Seigneur se fait le plus proche." Elle tenta de me consoler mais je lui dis : "Si tu pouvais un peu t'allonger et dormir !" (...) Soudain, il fait jour dans la pièce : encore plus jour qu'en plein jour. (...) Au pied du lit, se tenait une silhouette lumineuse, éclatante de blancheur, une couronne dorée sur la tête et immédiatement, je me dis : "C'est la Sainte Vierge. Véronique, mets-toi à genoux, tu ne vois pas la Sainte Vierge ?" Mais elle continuait à me cramponner et ne s'agenouillait pas. Elle fondit en larmes et moi aussi. Je me voilai le visage avec les mains pour protéger mes yeux malades d'un tel éclat. Véronique m'ôta les mains des yeux. Je les joignis et me mis à prier. "Loue ô mon âme le Seigneur (...). Jubile en Dieu mon Sauveur." A ces mots, une voix insolite, plus qu'humaine : "Mein Kind, von jetzt heilt's" (Mon enfant, à partir de maintenant, tu vas guérir). A cet instant la silhouette disparut, et je ne ressentis plus aucune douleur. La silhouette était restée le temps qu'il m'a fallu pour vous le racontez, je ne puis préciser davantage. Je terminai alors le chant de louange, et Véronique se joignit à moi. Véronique n'avait rien vu. Je lui demandai de réveiller la famille pour partager la bonne nouvelle. "Je vais bien, je suis guérie ..." Mais ils ne me croyaient pas. J'arrachai mon pansement souillé, et sur mon corps, plus rien (...). » (Déclaration faite le 12 mars 1866, par Magdalena, sous serment, devant la commission nommée par l'évêque). La basilique de Philippsdorf (Filipov) en Tchéquie a été construite sur la chambre où se produisit la guérison miraculeuse de Magdalena Kade, ce 13 janvier 1866.