12 janvier - Notre-Dame de la rue Large (Rome)

Le sauvetage de Notre Dame de Mariamakk (II)

Tout doucement, Jànos commence à se tranquilliser. Il ouvre le paquet reçu de la Dame: du pain, du fromage de la viande... De l'eau il y en a dans le compartiment... Le voyage dure quatre jours et quatre nuits. Enfin la frontière hongroise. Il faut changer de train. Nul ennui, ni dans le train, ni à la station, ni dans les rues de Budapest. Personne ne semble faire attention à lui. Etrange, car son accoutrement de bagnard et ses gros souliers ferrés devraient le signaler à l'attention des gens. Le soir tombe, lorsque Jànos arrive devant sa maison. Ilona, sa femme, y sera-t-elle encore ?... Il sonne. Une inconnue vient ouvrir: "Madame Ilona Balogh habité-t-elle toujours ici ?" - "Oui, mais au grenier. Elle ne rentrera que dans une demi-heure. " Voyant le singulier accoutrement de l'inconnu, elle s'enhardit à demander: "Auriez-vous des nouvelles de Monsieur Jànos Balogh ? Savez-vous qu'il a disparu depuis plus de douze ans. Mais sa femme Ilona espère toujours qu'il reviendra un jour. Presque chaque jour elle va prier à Màriamakk pour son retour. Bien sûr qu'elle y est encore allée aujourd'hui. " Jànos ne répond pas et il ne se fait pas connaître. Il reste dehors dans la rue. Au bout d'une demi-heure, Ilona revient, il la reconnaît tout de suite. Elle, recueillie et modeste, se dispose à rentrer... "Ilona" crie-t-il. - "Jànos, ô Jànos ! Je savais que tu reviendrais... " Le lendemain, ils se rendent à Màriamakk pour remercier la Vierge, Secours des prisonniers. Jànos n'y a encore jamais été. Quand il voit la Statue de la Madone, il s'écrie: "Mais c'est Elle, oui, je la reconnais, c'est Elle qui m'a ramené de Sibérie." Pour être complet et pour montrer jusqu' où est allée la sollicitude de Marie pour son prisonnier, ajoutons encore ceci. Jànos pour se mettre en règle se rend un des jours suivants au bureau de police: Vos papiers ? "Je n'en ai pas. Je viens de Russie. " Le policier croit qu'il s'agit d'un agent russe venant contrôler la marche des affaires en Hongrie. Il lui rédige ses papiers et même, ce que Jànos n'a pas demandé, il lui signale un entrepreneur qui pourra lui procurer du travail. De plus, jamais personne ne lui a demandé comment il est revenu de Sibérie. Oui, vraiment la Dame le lui a dit: "Tout ira bien aussi à Budapest. "

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