L'explication se trouve certainement dans la prophétie de Malachie 3, qui est reprise, pas à pas, depuis le début du récit de l'enfance du Christ, lorsque Luc annonce d'abord la venue d'un « Elie », messager précurseur « qui ramènera le coeur des pères vers leurs fils » (Malachie 3,23-24 et Lc 1,17-19) puis ici la venue du Seigneur lui-même, Messie-Seigneur « dans son sanctuaire » (Malachie 3, 1-5 et Lc 2, 11 et 26), pour « purifier » les fils de Lévi. La venue de Jésus au Temple accomplissait la prophétie de Malachie, en permettant à Dieu de prendre possession de son Temple qui méritait alors à nouveau son nom sacré de Hiéron, plutôt que le nom profane de Naos, utilisé jusqu'ici dans le texte par Luc, et cette venue était nécessaire car à la différence du Temple de Salomon, rempli en - 583 par la Nuée Divine (Shekinah), lors de son inauguration, la Présence divine ne s'est pas manifestée dans le Second Temple depuis la destruction du Temple de Salomon et de l'Arche d'Alliance. C'est bien là qu'est l'accomplissement, évoqué à plusieurs reprises par Luc et que confirme Syméon, révélant le sens historique et transcendant de l'entrée de Dieu en son Temple, « lumière des nations et gloire du peuple d'Israël, » (Lc 2, 32 : confirme Lc 2, 30 ; 1, 32-35 ; 2, 11 ; cf.2, 23). Le récit de Luc est donc merveilleusement fidèle à la lettre et à l'esprit de ce que Marie, évangéliste de l'enfance comme dit Léon XIII, nous a transmis, à travers sa méditation de ces événements qu'elle « gardait et confrontait dans son coeur » (Lc 2,19 ; 2,51).