Le récit de la Présentation de Luc est le sommet et l'accomplissement de l'évangile de l'enfance. La Vierge Marie qui a médité le sens profond des événements qu'elle a vécu, les a racontés à Luc sans altérer les faits, mais dans une lumière particulière, qui en éclaire le sens plénier. Les premiers mots du récit de Luc (2, 22) sont ainsi surprenants : historiquement, il semble ne s'agir que de la purification de Marie à laquelle les femmes étaient astreintes, « 40 jours » après la naissance de leur enfant, car elles étaient tenues pour impures à cause du sang de l'accouchement et ainsi exclues du sacré. C'est cela que la Vierge toute pure devrait venir en principe accomplir au Temple, mais le texte n'en dit plus rien par la suite et parle étonnement non pas de « sa » purification, mais de « leur » purification : « Lorsque furent accomplis les jours de leur purification, ils l'emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur » (Lc 2, 22). Ce « leur » a dérouté les exégètes qui y voient parfois une bévue de Luc, ce païen béotien de la loi juive. Il a dû faire erreur ! Les traductions, y compris notre traduction liturgique, changent parfois le texte inspiré pour restituer à Marie « sa purification ». Toutefois, les exégètes respectueux des textes sacrés et de l'inerrance biblique, cherchent à l'arrière-plan une explication exégétique, plus ou moins laborieuse. S'il ne s'agit pas de Marie (qui n'en a pas besoin !), à qui peut bien se rapporter cette purification ?