« ... Je souhaite , je désire vraiment, qu'on élève ici ma petite maison sacrée; où je Le montrerai et je L´exalterai en Le révélant.... » Sainte Marie demande l'érection d'un temple là où elle apparaît, sur le Tepeyac, un ancien lieu de culte dédié à une déesse mère. Mais ce temple sera consacré à un nouveau culte : l'exaltation et la révélation du Dieu unique Ometeotl. Cette demande, elle l'adresse à l'évêque espagnol par l'intermédiaire de Juan Diego. Quoique pauvre et désormais catholique convaincu, Juan Diego fut prince et prêtre. C'est donc un légitime représentant politique et religieux des indiens qui vient demander au représentant du nouveau dieu amené par les espagnols, l'autorisation d'ériger un temple dédié à l'exaltation et la révélation du Dieu unique Ometeotl. D'ailleurs Juan Diego ne vient pas les mains vides. Comme signe, il offre à l'évêque, au représentant légitime de la religion catholique des espagnols, les magnifiques roses surgies en plein hiver sur le sol aride du Tepeyac : ce sont des fleurs du paradis, du ciel, de la religion des aztèques. Un tel don souligne l'importance de l'évêque. Et puis c'est en présence de l'évêque que Sainte Marie imprime son image sur la tilma de Juan Diego. L'image c'est la présence même de celui ou celle qui est représenté. La tilma, le vêtement, c'est le symbole de la personne qui le porte. Sainte Marie, vierge portant en son sein le Dieu unique Ometeotl, qui imprime, en présence et sous l'autorité de l'évêque catholique, son image sur le vêtement de celui qui représente à ce moment les indiens du Mexique, c'est l'Incarnation qui se prolonge.