« Plus on regardera fréquemment ces représentations imagées, plus ceux qui les contempleront seront amenés à se souvenir de leurs modèles, à se porter vers eux et à témoigner, en les baisant une vénération respectueuse, sans que cela soit, selon notre foi, une adoration véritable, laquelle ne convient qu'à Dieu seul. Comme on le fait pour le signe de la Croix précieuse et vivifiante, pour les Saints Evangiles et les autres objets sacrés, on offrira de l'encens et des cierges en leur honneur, selon la pieuse coutume des anciens. Car l'honneur rendu à l'image remonte jusqu'à son modèle, et qui vénère une Icône vénère en elle la personne (l'hypostase) qui y est représentée. C'est ainsi qu'on gardera l'enseignement de nos Saints Pères et la tradition de l'Eglise qui a reçu le message de l'Evangile d'une extrémité du monde à l'autre ». Ce n'était pas seulement le culte des Saintes Images que les Pères défendaient ainsi, mais au fond la réalité même de l'Incarnation du Fils de Dieu : « Je représente Dieu l'invisible, dit Saint Jean Damascène, non pas en tant qu'invisible, mais dans la mesure où il est devenu visible pour nous par la participation à la chair et au sang ». En assumant la nature humaine, le Verbe de Dieu la divinisa sans qu'elle perdit ses caractéristiques propres. C'est pourquoi, bien que dans son état glorifié elle ne soit plus accessible à nos sens, elle peut être cependant représentée. Et l'image du Christ, dont la fidélité est garantie par la tradition de l'Eglise, devient présence véritable de la Personne divine et humaine de son modèle, canal de grâce et de sanctification pour ceux qui la vénèrent avec foi.