Ceux qui s'ennuient pour Jésus-Christ et rougissent de lui faire passer sa vie dans une si étrange obscurité, s'ennuient aussi pour la Sainte Vierge et voudraient lui attribuer de continuels miracles. Mais écoutons l'Evangile « Marie conservait toutes ces choses en son coeur » (Luc, ii, 51). L'emploi de Jésus était de s'occuper de son métier, et l'emploi de Marie, de méditer nuit et jour le secret de Dieu. Mais quand elle eut perdu son Fils, changea-t-elle d'occupation? Où la voit-on paraître dans les Actes, ou dans la tradition de l'Eglise? On la nomme parmi ceux qui entrèrent dans le cénacle et reçurent le Saint-Esprit (Actes, i, 13, 14; 11, 1, 2) : et c'est ce qu'on en rapporte. N'est-ce pas un assez digne emploi que celui de conserver dans son coeur tout ce qu'elle avait vu de ce cher Fils, et si les mystères de son enfance lui furent un si doux entretien, combien trouvera-t-elle à s'occuper de tout le reste de sa vie!