A la messe célébrée au Bourget le 1er juin 1980, après un développement saisissant sur l'alliance de l'homme avec la sagesse, qui est la source de la culture, et sur l'effondrement de cette alliance, Jean-Paul II conclut par cette adjuration pathétique : "Aujourd'hui dans la capitale de l'histoire de votre nation, je voudrais répéter ces paroles qui constituent votre titre de fierté : Fille aînée de l'Eglise. (...) Il n'existe qu'un seul problème, celui de notre fidélité à l'Alliance avec la Sagesse éternelle, qui est source d'une vraie culture, c'est-à-dire de la croissance de l'homme, et celui de la fidélité aux promesses de notre baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Alors permettez-moi de vous interroger : France, fille aînée de l'Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? Permettez-moi de vous demander : France, fille aînée de l'Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l'homme, à l'Alliance avec la Sagesse éternelle ? Pardonnez-moi cette question. Je l'ai posée comme le fait le ministre au moment du Baptême. Je l'ai posée par sollicitude pour l'Eglise dont je suis le premier prêtre et le premier serviteur, et par amour pour l'homme dont la grandeur définitive est en Dieu, Père, Fils et Esprit." La pluie tombait sur le Bourget, le vent s'était levé. La mitre ôtée, la calotte enlevée, Jean-Paul II, tel un bûcheron, la mâchoire en avant, la mèche sur le front, martelait ses mots en soulevant son texte, seul, en avant du podium, comme un capitaine à la proue du navire, bravant les éléments déchaînés.