O mère ensevelie dans le premier jardin, Vous n’avez plus connu ce climat de la grâce, Et la vasque et la source et la haute terrasse, Et le premier soleil, sur le premier matin Vous n’avez plus connu que des biens périssables, Et la succession, et le vieillissement. Et la procession des maux ineffaçables Et le regard voilé d’un appauvrissement Et je vous aime tant, mère de notre mère, Vous avez tant pleuré les larmes de vos yeux. Vous avez tant levé vers de pauvres cieux Un regard inventé pour une autre lumière. Et moi je vous salue, ô la première femme, Et la plus malheureuse, et la plus décevante Et la plus immobile, et la plus émouvante Aïeule aux longs cheveux, mère de Notre-Dame.