C’est cette myrrhe et fleur et ce bausme odorant Qui rend de sa senteur nos âmes consolées ; C’est ce Jardin reclus suavement flairant : C’est la Rose des champs et le Lys des vallées ; C’est le rameau qui garde en tout temps sa couleur, La branche de Jessé, la tige pure et saincte, Qui rapporte son fruict et ne perd point sa fleur, Qui demeure pucelle et qui se void enceinte. C’est l’Aube du matin qui produit le soleil Tout couvert de rayons et de flammes ardentes, L’Astre des navigans, le Phare non-pareil Qui la nuict leur esclaire au milieu des tourmentes, Estoille de la mer, nostre seul reconfort, Sauve-nous des rochers, du vent et du naufrage. Ayde-nous de tes voeux pour nous conduire au port, Et nous monstre ton Fils sur le bord du rivage.