« Dans ses blessures, nous trouvons la guérison » (Is 53,5) Le mystère du Messie s'épaissit dans certaines prophéties qui évoquent mystérieusement son abaissement et sa souffrance, en contraste avec la gloire et la royauté promises. Comment la Vierge lisait-elle ce qui est dit du « Serviteur du Seigneur » (Is 42,1) qui devra d'abord « restaurer les tribus de Jacob et ramener les préservés d'Israël » (Is 49,6) ? « Objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleur, familier de la souffrance », « méprisé », on n'en fait « aucun cas » (Is 53,3). « Or ce sont nos souffrances qu'il portait et nos douleurs dont il était chargé » (Is 53,4). Il est « transpercé à cause de nos crimes », « écrasé à cause de nos fautes ». « Dans ses blessures nous trouvons la guérison » (Is 53,5). « Le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à tous » (Is 53,6). « Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes en s'accablant lui-même de leurs fautes. C'est pourquoi il aura sa part parmi les multitudes, et avec les puissants il partagera le butin, parce qu'il s'est livré lui-même à la mort et qu'il a été compté parmi les criminels, alors qu'il portait le péché des multitudes et qu'il intercédait pour les criminels. » (Is 53,12). « Oui, des chiens me cernent, une bande de vauriens m'entourent ; ils me percent les mains et les pieds, je peux compter tous mes os. Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement ». (Ps 21). Ou encore : « Ils regarderont vers celui qu'ils ont transpercé, ils se lamenteront sur lui comme on se lamente sur un fils unique; ils le pleureront comme on pleure un premier-né. » (Za 12,10-12). Marie devait trembler devant ces perspectives. « Vous qui passez par le chemin, regardez et voyez s'il est une douleur semblable à ma douleur » (Lamentation 1,12)